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en possède. D’abord, des sous. Des tas de sous grapillés à droite et à gauche, des pièces de cinquante centimes, plusieurs, au moins sept ; trois pièces de un franc, une de deux et un petit louis de dix francs en or, donné un soir par le roi de Suisse, qui dînait à la maison. Toute cette fortune est gardée secrètement dans un bas, noué, caché sous son matelas. Qu’il est bon d’y penser ! Au village, elle ignorait ces ravissantes inquiétudes. Elle ne possédait rien — juste une paire de ciseaux, un dé et quelques images. Maintenant le trésor existe, et, de fois à autre, la pauton grimpe diligemment à sa chambre pour le retrouver, le revoir, le peser dans ses deux mains, son trésor difforme et lourd. La nuit, quelquefois, elle rallume sa bougie et se met à compter. Elle fait des tas avec les sous ; il y en a quatre-vingts ; cela fait seize paquets de cinq sous. À côté elle range les petites rondelles d’argent, puis les francs, mais la pièce d’or, toujours, l’embarrasse. C’est si peu, si léger ! NAPOLÉON III EMPEREUR et, sur l’autre face, EMPIRE FRANÇAIS 1856. Au fond, il vaudrait mieux des écus ; elle