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grand apaisement citadin, quelques chats fouillaient de leurs pattes rageuses les boîtes à ordures.

Le conseil du Prince ne fut pas suivi et Gualtero eut lieu tout d’abord de s’en féliciter. En effet, son nouvel ami avait à peine entrebâillé la porte du réduit qu’habitait le philosophe — autre tonneau de Diogène, mais où la « lampe pigeon » remplaçait le soleil — qu’il s’indigna en une langue véhémente, accabla, non sans quelque raison, les exploiteurs de tels immeubles et voulut déloger le bonhomme sur-le-champ. Ils partirent tous deux à la recherche d’un ermitage. Mais le Prince, en authentique héros de roman, crut qu’il suffirait de produire sa carte de visite et une bourse respectable pour être bien accueilli partout. Il comptait sans la réalité et sans les concierges. Ceux-ci se montraient parfois polis, toujours laconiques, mais intraitables dès qu’ils apercevaient derrière le dos du monsieur le mince