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phénomène étrange lui donnait l’illusion d’être tombé en quelque autre planète et déjà il se réjouissait de toute la sagesse nouvelle qu’une telle obscurité lui devait apporter.

Pendant ces premiers jours il ne vit donc rien, sinon de noires façades suantes, des omnibus et beaucoup d’Anglais hâtifs qui fumaient la pipe et se bousculaient ni plus ni moins que dans les rues de Calcutta. Au printemps, le soleil ressuscita et Gualtero put faire quelques promenades. Il visita le Palais et l’Abbaye de Westminster, où sont enterrés de grands hommes dont le philosophe n’avait jamais entendu parler ; la Tour de Londres, où furent étranglés les enfants d’Édouard, et surtout le Jardin Zoologique, qui l’amusa beaucoup.

Dans ce temps-là, il était employé chez un marchand de thé qui l’occupait à déballer de grosses caisses et à faire de menues écritures. Pourtant, il n’avait pas toujours de quoi manger à sa faim. Sa chambre, dans Paddington, était si exiguë qu’il s’y tenait le moins possible. Aussi, lorsqu’il avait du bon temps devant lui,