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viii
préface

Ces deux écrivains de race, chacun dans son genre, avaient également raison et s’il faut beaucoup d’enthousiasme pour enfanter ses œuvres et beaucoup de ténacité pour y consacrer toute sa vie, il faut aussi, il faut surtout beaucoup de mépris, le mépris profond et résolu de toutes les lâchetés humaines, grandes ou petites, qui, non seulement vous environnent, mais sont acharnées après vous comme des harpies, si vous avez commis ce double crime d’avoir du talent et d’être un honnête homme.

À ce propos tout un article de Saint-George de Bouhélier sur l’affaissement des caractères serait à citer ; en voici du moins les passages qui semblent traduire plus exactement ma propre pensée :

«  La tare de ce pays, disait, ces temps derniers, le président du conseil, c’est l’affaissement des esprits. Et bien, il faut l’avouer rien n’est aussi certain.

«  Quand on pense au hardi Français des anciens temps Il se montrait gai, plein d’un vif esprit, très vert, d’une très droite vaillance ! C’était, voici encore vingt ans, un fort joli type de légère vivacité, si du moins j’en crois mes aînés plus compétents ! Même après la guerre, paraît-il, on remarquait sa pétulance, et son aspect impétueux ; la nation revenait à la vie d’un bel élan ; on la sentait prête à tout il y avait de l’espérance ; on manifestait une brillante activité. En gros, et d’apparence du moins, on était encore