Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CONCERT AILÉ

le parc monceau au printemps. — ses hôtes habituels. — l’éternelle chanson. — les merles.


J’étais assis, il y a une quinzaine de jours, par une belle matinée du commencement d’avril sur un de ces bancs qui épousent si bien les méandres d’un corps fatigué par l’excès de travail, dans une allée centrale, encaissée, solitaire du parc Monceau et je m’amusais à regarder courir devant moi, dans les massifs commençant à se couvrir d’une tendre émeraude, deux oiseaux qui se suivaient, s’attendaient, se retournaient et semblaient prendre un plaisir extrême à ce manège.

Gras et dodus à point, gros comme deux moineaux chacun au moins et moitié plus petits que les ramiers du parc, on reconnaissait à son bec jaune le mâle… et aussi aux grâces charmantes de son manège autour de l’aimée.

C’était un couple de merles à la robe discrète et terne, mais combien vifs et pimpants dans leur duo d’amour !

Comme je lisais immobile mon journal, ils avaient flairé un ami et il y avait plus d’une heure que j’admirais ce premier acte printanier des fiançailles, lorsque je vis sous d’autres massifs, plus loin, deux autres couples semblables…

Deux gamins faisant l’école buissonnière, vinrent à passer, jetant les cailloux à la volée sur