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culaire à la gare, commençant rue Saint-Lazare, par conséquent très courte et renfermant quelques hôtels, très convenables d’ailleurs et même mieux fréquentés que ceux du passage Tivoli, de l’autre côté de la rue d’Amsterdam.

Du reste, et c’est facile à comprendre pour quiconque a un peu voyagé dans sa vie, la salle des Pas-Perdus n’a pas plus tôt été achevée qu’elle est devenue, grâce à sa conception très simple et très commode, avec ses multiples ouvertures, ses cafés et son entrée de plain-pied sur les voies, la salle la plus vivante et la plus grouillante de celles de toutes les gares du monde entier.

Là encore, si je voulais invoquer mes souvenirs personnels, il me faudrait un volume ; mais je veux simplement ne rapporter que quelques faits plus typiques et que j’ai vus de mes propres yeux, ce qui est encore le meilleur moyen de leur donner au moins l’attrait de la chose vécue.

De temps en temps au passage d’un souverain, il y a parfois de grands mouvements de foules dans la salle des Pas-Perdus, de même qu’il y a parfois un certain remous, lorsque le matin, les employés et les midinettes se rendant par milliers à leur travail, le président de la République les traverse et les coudoie un instant démocratiquement pour aller chasser à Rambouillet.

Or donc, le jour où M. Loubet venait d’être élu président de la République, au Congrès de Versailles, le 18 février 1899, les nationalistes avaient massé une foule archi-compacte, payée, discipli-