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et qu’il faudrait être le directeur lui-même pour avoir une opinion et j’incline à croire, à moins d’en arriver au régime cellulaire — ce qui est impossible à Saint-Lazare, à cause des délits eux-mêmes — qu’il est bien difficile qu’il en soit autrement, bien difficile d’éviter cet écueil, sans doute redoutable, mais en quelque sorte fatal.

Il est vrai que c’était déjà à la fin de l’Empire l’opinion de M. Maxime Ducamp, opinion profondément suspecte par la partialité même de l’auteur ; et, comme depuis on a pu obtenir et l’on a certainement réalisé des progrès dans ce que j’appellerai la répression morale et préventive, je demande la permission de ne point me prononcer jusqu’à plus ample informé.

Maintenant tout le côté purement administratif et matériel de la prison est admirablement compris et installé ; c’est ainsi qu’il y a là une boucherie, une boulangerie et les magasins généraux de toutes les prisons de la Seine.

Chaque jour les fours cuisent 32 fournées de 230 pains chacun. Et encore je crois bien que ces chiffres sont souvent dépassés maintenant.

La lingerie qui est installée dans les vieux dortoirs du couvent, est tenue avec un soin méticuleux et un ordre méthodique qui font plaisir à voir, si j’ose dire. Tout le linge porté dans les prisons de Paris sort de ce vestiaire et y rentre pour y subir le lavage. On lave là les chemises, les pantalons de toile, les bonnets, les chemises de force, les boucliers de courroies, les suaires de grosse toile