Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/432

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 402 —

logramme allongé allant jusqu’à la rue Lacépède en bordure ; c’est là que se trouve la chapelle qui sert, tout à la fois, de réfectoire et de salle d’école. Un instituteur est même attaché à l’établissement et il donne tous les matins une leçon d’une heure à tous ceux qui sont destinés à passer quelque temps à Sainte-Pélagie et qui, de la sorte, pourront profiter du séjour — du moins on l’espère.

Cette chapelle tout en pierre, à colonnes, avec sa galerie intérieure de chaque côté, à hauteur du premier, placée derrière lesdites colonnes, avec son escalier élevé montant au maître-autel suivant l’habitude de la primitive église, est cependant relativement moderne et ne peut rappeler qu’une architecture bâtarde des jésuites tout à fait sans intérêt et néanmoins, chose curieuse, l’ensemble ne manque pas d’une certaine grandeur.

Autour du maître-autel, naturellement, je découvre des reliques de Sainte-Pélagie. Où seraient-elles, authentiques ou non, si elles n’étaient ici ?

Toujours vers le fond, c’est-à-dire vers le maître-autel, qui d’ailleurs est seul, voici encore cinq tableaux qui pourraient bien être contemporains de Louis XIV et qui n’en sont pas moins sans caractère. Tout cela sent horriblement l’humidité et l’odeur des soupes plus ou moins grasses. Un aumônier est attaché à l’établissement et cette chapelle elle-même n’appartiendrait pas à la prison, mais bien au curé de Saint-Médard, je crois, qui aurait l’intention d’en revendiquer la propriété, lors de la prochaine démolition.