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premier étage, la Gomme, où était autrefois Rochefort ; au second deux salles dont la première est dite des Cigognes ; au troisième, le grand et le petit Tombeau, et enfin au quatrième, c’est-à-dire tout en haut,la grande et la petite Sibérie.

La grande et unique chambre en montant à droite au premier, la Gomme, est peinte, en vert clair ; on y voit une espèce d’armoire à vêtements, une table en bois, quatre planchettes le long des murailles, un poêle de faïence blanche, un de ces bons vieux poêles qui donnaient une chaleur si douce et si régulière, ce qui fait que l’on a dû les remplacer par les Choubersky meurtriers, parce que à combustion lente !

Les pensionnaires politiques du Pavillon des Princes mangent à la pistole et font venir leurs repas du dehors, ce qui est toujours autant d’économisé pour notre malheureux trésor.

L’heureux mastroquet fournisseur des grands hommes auxquels la Patrie n’est pas toujours reonnaissante et des journalistes incarcérés dans ledit pavillon, est le fameux père Goujon qui tient un commerce de vins en face l’entrée de la prison, au no 13 de la rue du Puits-de-l’Ermite.

Mais cette digression m’entraînerait trop loin et mon modeste travail sur Sainte-Pélagie terminé, j’y reviendrai peut-être dans un chapitre spécial consacré à cet aimable restaurateur des lettres.

Les chambres du Pavillon des Princes sont carrelées, ce qui n’est peut-être pas très sain, mais les gouvernements ont toujours pensé que l’on ne