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couleur orange, etc., de petites glaces pour surprises, de petites lanternes à verres multicolores pour chapeaux de gamins, comme on en vend dans les fêtes des environs de Paris, des cliquettes ; cartons munis de brins de fer terminés par un bout de plomb ; la plupart de ces menus objets sont surtout fabriqués pour l’étranger.

Mais voici encore de petits kiosques fort élégants, imitant bien ceux de nos marchandes de journaux ; ce sont des lanternes à essence minérale qui peuvent durer vingt minutes.

J’allais oublier encore des cages à mouches — amère ironie — image de la maison en raccourci, et vingt autres bibelots qui prouvent que les prisonniers à Sainte-Pélagie, en fait d’articles de Paris, seraient vraiment en excellente posture pour rendre des points même… aux Viennois ! Ces braves gens — est-ce le qualificatif exact ? — gagnent de 1 fr. 25 à 1 fr. 50 par jour et même parfois, suivant leur courage, leur jeunesse, la longueur des journées, et surtout leur habileté, leur tour de main, jusqu’à 2 francs et 2 fr. 50 par jour. Toute la question est d’être plus ou moins bon ouvrier, comme dans le monde civil ordinaire.

En sortant de la prison, ils touchent leur pécule disponible, soit la moitié de ce qu’ils ont gagné. L’autre moitié est conservée pour les loger et les nourrir.

C’est parfait, mais comme l’état ne paye point patente, certains bons esprits, et non des moins libéraux, se sont demandé si cela ne constituait