Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/418

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 388 —

presque défunte et conte simplement, à bâtons rompus, au fil des souvenirs et des fugitives visions, ma dernière promenade à travers les salles, les couloirs, les préaux et les ateliers de Sainte-Pélagie.

Pour le moment, il n’y a pas de détenus politiques, et, sauf des cas exceptionnels et rares, comme celui de Rochefort dernièrement, voilà des années qu’il en est ainsi, ce qui, en somme, jusqu’à ce jour, me paraît être assez à l’honneur du régime républicain.

Les seuls pensionnaires sont tous des contrevenants, des cochers, des gens condamnés pour délits de simple police à vingt-quatre heures de prison, enfin tous ceux qui ne doivent pas faire plus d’un an. Ils sont ainsi là cinq cents détenus de ce genre et même souvent davantage. Ce sont aussi, en partie, les dettierss.

À partir d’un an et un jour, les condamnés vont à la maison centrale, soit à Poissy pour l’emprisonnement, soit à Melun pour la réclusion, et l’aimable directeur, M. Pons, l’un des successeurs éloignés de mon vieil ami Constant Lefébure et le dernier, me donne à ce sujet une foule de renseignements du plus haut intérêt sur lesquels je me vois obligé de passer rapidement aujourd’hui, quitte à y revenir peut-être dans d’autres études ultérieures sur les prisons…

Dans la cour de ronde, à gauche, se trouve un poste de corps de garde, au fond duquel, en face, la porte d’entrée même est placée, donnant accès