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peignent bien cependant tout un monde curieux, et toute une époque disparue depuis longtemps !


IV
ULTIME VISITE À LA PRISON


Mon second article allait paraître, le 21 avril dernier (1898) dans le Bulletin de la Presse, je venais de passer toute une grande après-midi, de deux heures à près de sept heures du soir, à visiter Sainte-Pélagie, sous la conduite de son aimable et érudit directeur — le dernier, celui de la liquidation finale avant la démolition — M. Pons, et j’allais écrire une narration fidèle et sincère de cette suprême visite à la célèbre prison politique, lorsque tout à coup, subitement, sans même prendre le temps de souffler, je dus partir pour Alger pour aller y poser ma candidature contre toutes les réactions cléricales et monarchiques incarnées en la personne de M. Drumont.

Mon Comité me disait : là est le devoir, là est l’honneur, et ajoutait : le péril est extrême, à peu près à coup sûr, vous serez assassiné sur place…

Il n’en fallait pas davantage, le soir même je prenais le rapide pour Marseille, et, deux jours après j’étais en pleine bataille, non pas électorale, mais de sauvages, à Alger.

Aujourd’hui c’est fini, meurtri, abîmé, malade, mais entier, je suis rentré, et voilà pourquoi je reprends ma modeste monographie de la prison