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que de suivre son cher maître dans le royaume des taupes, il n’en est pas moins humiliant de s’appeler tout de suite ainsi la veuve n’importe qui et qu’il y a là un servage posthume, imposé par l’homme à la femme tout à fait révoltant. Je propose donc tout uniment l’une des deux petites réformes suivantes :

1o Ou la femme qui perd son conjoint à l’avenir continuera à s’appeler madame un tel, comme du vivant de cette étiquette désagréable de veuve qui la fait tout de suite passer à l’état de rossignol ayant perdu son capital ;

2o Ou si l’habitude, la routine, les mœurs ancestrales sont si fortes que l’on continue à indiquer ainsi l’état de viduité par le mot veuve pour les femmes, je demande, par esprit de justice et d’égalité, que l’on force aussi les hommes veufs à l’indiquer devant leur nom, leur signature, partout et que l’on dise toujours : M. Veuf un Tel, tout comme l’on dit Mme Veuve Machin.

Je crois qu’il y a là une réforme très simple et qui vraiment, au nom de la justice immanente des choses, doit s’imposer de plus en plus aux légitimes préoccupations de nos contemporains, épris d’égalité et de liberté semblables, réciproques entre les sexes.

Ce n’est pas tout et je veux encore indiquer une toute petite réforme, cependant tout aussi facile à réaliser et quand on y réfléchit bien, tout aussi importante et capitale dans ses conséquences fé-