Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/340

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 310 —

dans l’année, si ça mord, si le quartier est bon, si vous avez du bagout une vraie gueule d’empeigne, comme dit le populo, une bonne et vraie platine, quoi !

Je vous vois d’ici ou plutôt je vous entends me dire :

— Parfaitement, le truc est connu et excellent, mais je ne vois pas du tout comment vous pouvez vendre cent fois votre mobilier ?

— C’est justement parce que vous ne connaissez pas le nouveau truc que je ne vous ai point encore exposé ; voilà en quoi il consiste :

On commence par s’entendre avec des magasins plus ou moins généraux, des garde-meubles, des vendeurs de soit-disant laissés pour compte, des warrants, etc., qui n’ont pour but que d’écouler des mobiliers-camelote-neufs, fabriqués tout exprès pour être repassés au bon bourgeois !

Vous devenez simplement l’agent d’une de ces entreprises soi-disant industrielles, vous touchez la commission et le tour est joué ; ça n’est pas plus malin que ça et voilà comment un locataire intelligent à Paris et autres grandes villes peut se faire de jolies rentes en exploitant son appartement. C’est tout le secret des ventes à domicile et des soit-disant warrants.

Il est défendu de vendre du neuf pour du vieux à l’Hôtel des Ventes ; mais chez vous, il n’y a guère de contrôle possible et puis il faut bien le dire, hélas, la loi n’est faite que pour être tournée et évitée avec élégance par les malins ! N’empê-