Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/301

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 271 —

ment réflexe. Je n’en ai pas fait usage le moins du monde. »

Au cours de l’interrogatoire qu’elle a subi, la fille Ropincourt a donné ce détail d’allure toute spéciale :

« Je bénéficiais, à l’hôtel Odoul, d’un système de primes. Chaque fois que j’y amenais un client, on me remettait un cachet. Quand j’en avais quinze, j’avais droit à choisir un pantalon ou une chemise. »

Interrogée au sujet de cette particularité, Mme Odoul a déclaré que cette façon de procéder était couramment pratiquée.

Il semble qu’il y ait pour les services compétents, matière à sévir contre ce système répugnant.

Certes, si l’histoire n’était aussi tragique, on pourrait dire qu’elle renferme un détail bien piquant et ignoré du grand public — heureusement. Ce pantalon ou cette chemise au choix sont plus qu’un symbole ; ils constituent bel et bien une prime à la prostitution, et il semble, en effet, comme l’ont d’ailleurs demandé très justement la plupart des journaux, que les pouvoirs publics devraient intervenir et faire voter au besoin une loi sévère pour empêcher le retour de pareils procédés, de mœurs aussi écœurantes.

Du reste, ces faits sont, hélas, trop connus de tous les sociologues et de tous ceux qui se sont occupés des bas-fonds des grandes villes, pour tâcher d’y apporter un peu de moralisation. Je n’ai donc pas l’intention d’entrer dans des détails