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ment ; mais à quoi bon ? Tous les vieux Parisiens connaissent ces voies publiques aussi bien que moi, et je pense qu’il est inutile d’insister.

Il y a un vieux proverbe qui dit : ça n’est pas que ça soit sale, mais ça tient de la place.

Là, malheureusement, dans le cas qui nous occupe, il faut renverser le problème. Évidemment la plaque bleue de la Ville, au coin des rues, ne tient pas beaucoup de place, mais ça rappelle toute la sanglante horreur, toutes les noires débauches des moines et des religieuses pendant tout le moyen-âge.

Et il semble que les Nonnains-d’Hyères, les Haudriettes et bien d’autres soient un véritable défi jeté aux bonnes mœurs et à la pudeur publique au commencement de ce siècle.

Il est temps vraiment, par respect pour nos enfants, de jeter un voile sur toutes les turpitudes anciennes et nouvelles du monachisme.

Séquestrations, tortures, sadisme, vices contre nature, horreurs d’un fanatisme tout à la fois cruel et bestial, rien n’a manqué à ces couvents d’autrefois, et il est temps que l’on en efface jusqu’au souvenir qui déshonore le coin de nos rues comme une tache de sang — le sang des martyrs de l’Inquisition, de tous les crimes de notre sainte mère l’Églîse catholique.

Qui n’a vu encore dans la plupart des villes de France des noms de rues pornographiques comme celui de Retrousse-Pénil, en pleine ville de Blois, par exemple, parce qu’il y avait là un cou-