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nir mes intérêts, à faire progresser ma fortune, plutôt vague pour le moment.

« Une fois servi et mon avenir assuré, ce qui n’est que juste après dix-sept années de Tonkin, je jure devant Dieu et devant les hommes de m’occuper de vous dans mes moments perdus. — Électeurs, votez pour moi ! »

Encore un sage professeur des fous — pardon, je voulais dire l’opposé — à la suite de cette proclamation que nos députés convaincus (en un seul mot s. v. p.) résolurent de commencer par se faire voter pour eux-mêmes 15 000 francs. Les pauvres, comme on dit dans le Midi ! leur manque de doigté leur coûtera cher ; j’en ai du moins bien peur.

Les élections législatives de 1902 ne manquèrent pas de faire éclore maintes candidatures fantaisistes. Paris eut notamment celle du citoyen Fénelon Hégo, qui réclamait entre autres choses « l’extinction du paupérisme à partir de huit heures du soir pour assurer la sécurité des rues », et terminait sa proclamation par ce cri plein d’à-propos : « Vivent les Hégoïstes ! »

Nous connûmes aussi la profession de foi du citoyen Laurent, lequel se disait « républicain, radical, socialiste et révolutionnaire, anarchiste, nationaliste, mabouliste, galettiste, pognoniste et surtout fumiste ».

Il faut croire que le sujet avait bien vivement intéressé ses lecteurs, car mon confrère fut contraint d’y revenir et, cette fois, je me vois dans la