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beaucoup de bons esprits. Je vais essayer aujourd’hui, en parlant simplement des événements intéressants du jour, de faire toucher du doigt cette double vérité de la nécessité de la libre discussion pour mettre en lumière, et pour arriver précisément tout naturellement et sans effort à cette logique des faits, des choses et des événements qui est tout à la fois comme la raison d’être et l’explication de la vie elle-même.

Lors de l’inauguration de la statue de Dumas fils, le vieux bonapartiste, boulangiste, nationaliste, patriotard qu’est Sardou s’est écrié avec un faux enthousiasme qui n’a trompé personne.

« Une fois la statue de l’aïeul, le soldat patriote, érigée aux côtés des marbres de ses fils et petit-fils, nul ne pourra offrir à l’admiration du monde entier une place comparable à celle des Trois-Dumas. »

Je ferai remarquer dans le chapitre suivant comment le général Dumas, Haïtien, né près de Port-au-Prince, n’avait pas hésité entre ses frères qui se faisaient tuer pour leur indépendance, et le tyran, et qu’il était resté le très humble serviteur du bourreau des siens.

Dans ces conditions, il serait peut-être simplement prudent et correct de laisser dans l’ombre cette figure peu sympathique du général Dumas, qui, d’ailleurs, n’aurait jamais dû en sortir. J’ai reçu une quantité de lettres qui m’approuvent et c’est ainsi que la vérité, ce qui est mieux encore que la lumière, jaillit de la libre discussion.