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En effet, depuis, Claude Manet, Sisley, Degas, sont devenus célèbres et ont vendu au poids de l’or, les premiers leurs paysages, le dernier ses petites danseuses, ses petits rats de l’Opéra ; j’en dirai autant de Rafaëlli, qui est devenu à moitié classique, tout en restant personnel ; de Cézanne, qui est resté un peu fruste. Puis il y avait encore Pissaro, qui est mort l’année dernière ou la précédente, Renouard, Maria Van Cassalt, et d’autres encore qui ont précédé la grande floraison éphémère — des pastillistes avec Van Riselberg pour chef de file — j’allais dire pour chef d’orchestre dans cette symphonie des couleurs complémentaires !

Donc, je m’étais arrêté l’autre jour devant le no 2 du catalogue de l’exposition d’Edouard Manet, intitulé Portrait d’Antonin Proust, 1856. Toile, hauteur 56 centimètres, largeur 47 centimètres. Cette toile doit avoir été peinte peu après la sortie de Manet de l’Atelier de Couture, où il avait fait connaissance d’Antonin Proust.

Ainsi s’exprime en toute vérité le catalogue de la collection Faure, publié en 1902 et revu et corrigé par Durand-Ruel.

Comme l’on voit, il n’est pas question là du célèbre et admirable portrait d’Antonin Proust, alors qu’il était dans tout l’éclat de sa gloire de mécène des beaux-arts et de bel homme élégant. Du reste, il paraît que le célèbre tableau de Manet serait resté dans la famille de Proust, ce qui est tout naturel.