Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 128 —

la population parisienne fut tout à fait rassurée, et celà, après avoir passé des heures d’angoisse terrible… »

Alors, s’interrompant, Mlle  Couesdon me dit :

« Que pensez-vous de cette chronique ? est-ce que je sais prédire l’avenir oui ou non ? Mais ce n’est pas fini ; continuez à écrire sous ma dictée :

« — S’il n’y eut pas de victime, il y eut du moins des milliers de malheureux, atteints de rhumatismes pour le restant de leurs jours et, quel que soit leur sexe, qui doivent se trouver fort inquiets de cet état de choses. Heureusement qu’en s’adressant à la pharmacie…

— Pardon, mais c’est une réclame ça. Je ne marche pas, j’ai les pieds nickelés et le salon tout entier se tournant contre moi et me huant, s’écria :

— Vous ne saurez jamais faire du journalisme de votre vie !

Et c’est alors que je compris que l’on m’avait fait écrire cette chronique simplement pour lancer la dernière spécialité à la mode. Et, après cela, allez donc vous étonner de la décadence de la littérature ! C’est triste, profondément triste, et les honnêtes gens comme moi sont traités d’imbéciles !