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émollients et racornis cependant par la vétusté du temps !

« Aujourd’hui, macache, comme disent ces sacrés arbis, n. i, ni, c’est fini et l’Hôtel des Invalides est dans la noire purée du marasme subséquent.

« Il n’y a quasiment plus de pensionnaires et voilà même que l’on parle de renvoyer les derniers chez eux avec une pension, de renverser la marmite et de faire de la boîte des vieux un musée !

« Ça, ça n’est pas possible ! Ce serait trop dur pour notre pauvre vieux cœur de vieux troubades.

« Un instant, nous avons frémi de joie avec le colonel Marchand, pensant que Fashoda allait mettre le feu aux poudres ; notre espoir ayant encore une fois été déçu, nous venons vous prier respectueusement, Monsieur le Ministre, de bien vouloir préparer et provoquer avec vos honorables collègues une belle et bonne guerre qui fauche 300.000 hommes et fasse un million de blessés.

« Avec cela, il y aura de quoi repeupler l’Hôtel des Invalides, de quoi remplir la grande marmite et lui rendre son antique splendeur.

« Confiants dans votre ardent patriotisme, nous sommes, Monsieur le Ministre, etc…

(Suivent les signatures).

Décidément, ce brave Déroulède a des partisans qui sont bien amusants, et n’est-ce pas que ça valait la peine de conserver un pareil document ?