Page:Pougin - Acteurs et actrices d’autrefois, Juven.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
LES THÉATRES A PARIS

Comme conséquence du décret en question, on vit en quelques années se fonder un certain nombre de nouveaux théâtres, dont quelques-uns, il est vrai, n’avaient qu’une médiocre importance. Ce fut d’abord le théâtre Saint-Germain (24 novembre 1864), qui s’appela ensuite les Folies-Saint-Germain, pour devenir en dernier lieu le théâtre Cluny ; puis le Grand-Théâtre-Parisien, rue de Lyon (avril 1865), sorte d’immense grange, que rendit fameux un instant la représentation héroï-comique d’un opéra du grand chanteur Duprez, une infortunée Jeanne d’Arc, dont le four fut colossal : les Fantaisies-Parisiennes (2 décembre 1865), gentil petit théâtre lyrique qui occupait l’emplacement sur lequel on a construit depuis lors les Nouveautés actuelles ; les Délassements-Comiques (15 février 1866), qui, disparus après la destruction du boulevard du Temple, se firent construire sur le boulevard du Prince-Eugène, aujourd’hui boulevard Voltaire, une nouvelle petite salle, que la Commune incendia en 1871 ; les Nouveautés, deuxièmes du nom (1866), situées au numéro 60 du Faubourg-Saint-Martin, dans une petite salle occupée précédemment par un prestidigitateur et qui portait alors le nom de salle Raphaël ; le Cirque du Prince-Impérial (août 1866), fondé par Bastien Franconi, sorte de résurrection de l’ancien Cirque-Olympique, moitié théâtre, moitié manège, dont la salle, complètement transformée et notablement réduite, prit ensuite le nom de théâtre du Château-d’Eau, et qui est aujourd’hui le théâtre de la République ; le théâtre Rossini (26 mars 1867), rue de la Tour, à Passy ; le théâtre des Menus-Plaisirs (1867), boulevard de Strasbourg, qui a changé dix fois de nom (théâtre des Arts, Opéra-Bouffe, Comédie-Parisienne, etc.), pour revenir toujours à son appellation première ; enfin l’Athénée (janvier 1868), qui s’appela d’abord un instant théâtre Scribe, parce qu’il était situé rue Scribe, et qui jouit d’une certaine vogue jusqu’au moment où son propriétaire jugea à propos de le détruire (1883). Ces divers théâtres, dont trois seulement existent encore : le théâtre Cluny, le théâtre de la République et les Menus-Plaisirs, tous les autres ayant suc-