Page:Pouchkine - La Fille du capitaine, 1901.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous nous arrêtâmes sur le bord de l’eau, et nos épées se croisèrent.

Chvabrine était plus adroit que moi dans les armes ; mais j’étais plus fort et plus hardi ; et M. Beaupré, qui avait été entre autres choses soldat, m’avait donné quelques leçons d’escrime, dont je profitai. Chvabrine ne s’attendait nullement à trouver en moi un adversaire aussi dangereux. Pendant longtemps nous ne pûmes nous faire aucun mal l’un à l’autre ; mais enfin, remarquant que Chvabrine faiblissait, je l’attaquai vivement, et le fis presque entrer à reculons dans la rivière. Tout à coup j’entendis mon nom prononcé à haute voix ; je tournai rapidement la tête, et j’aperçus Savéliitch qui courait à moi le long du sentier… Dans ce moment je sentis une forte piqûre dans la poitrine, sous l’épaule droite, et je tombai sans connaissance.