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l’espérance, fait taire la froide raison et trouve un abri tranquille et doux dans l’assouvissement des besoins du cœur ! C’est ainsi que le voyageur en état d’ivresse cherche le sommeil sur sa couche ; ou, plus délicatement, c’est ainsi que le papillon se repose délicieusement dans le calice de la fleur printanière.

Mais, malheureux celui qui prévoit l’avenir et ses désenchantements ! Malheureux celui dont la tête, toujours froide et logique, n’a jamais su qu’analyser les paroles et les délires du cœur, et qui, glacé par l’expérience, n’a jamais pu trouver l’oubli au fond d’une rêverie mensongère !