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La journée s’écoula et la réponse ne vint pas ; le lendemain arrive et toujours rien !… Pâle comme une ombre, habillée dès le matin, Tatiana attend… quand donc recevra-t-elle une réponse ?…

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Sur ces entrefaites arrive l’adorateur d’Olga. « Où donc est votre ami ? » lui demande la maîtresse de la maison… « il semble nous oublier pour tout de bon ! ». À ces mots, Tatiana rougit et tremble.

« Il a promis de venir aujourd’hui, » répondit Lensky à la vieille femme, « mais la poste l’aura retenu. » de Lensky soient pour elle un reproche.


Le soir est venu ; sur la table brille le Samavar dont la vapeur légère et chaude réchauffe une théière en porcelaine de Chine. Le thé odoriférant, déjà versé par les mains d’Olga, remplit les tasses d’une liqueur dorée, et le petit garçon présente la crème. Tatiana, debout contre la fenêtre, couvre les froides vitres de son haleine, et, toute pensive,