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circulent, et Godounov doit prendre des mesures…

L’IMPOSTEUR

Que peut Boris ? Que peut-il contre ton amour et contre mon bonheur ? Non ! Maintenant c’est avec indifférence que je regarde le trône et le pouvoir ; sans ton amour, que peuvent valoir la vie, la gloire, l’honneur et la puissance du tsar ? Dans une petite maison pauvre et perdue, tu me remplaceras la gloire et la couronne ; et ton amour…

MARINA

Aie honte ! N’oublie point ta haute et sainte destinée, qui devrait être plus chère pour toi que toutes les joies et que tu ne dois comparer à rien. Sache que ce n’est point à un ardent jeune homme qui m’aime que je tendrai solennellement la main, mais c’est à l’héritier du trône de Russie, au tsarewitch sauvé par le destin.

L’IMPOSTEUR

Ne me torture point, charmante Marina ! Ne me dis point que tu ne vois en moi que la couronne du tsar ! Tu ne peux savoir comme tes paroles me blessent le cœur ! Comment ?… Oh ! quel cruel soupçon ! Réponds ! Si le sort ne m’avait point donné