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nombre de volte-face de la machine, la hauteur à laquelle elle était montée pour tomber la deuxième fois et le nombre de tours faits avant que lui-même put remiser son carnet et sauter… à moins qu’il eut préféré rejoindre son Créateur…


Vers les cimes


Autre caractéristique de la carrière de Roméo Vachon : son patriotisme éclairé et pratique.

Dans un article publié dans le Devoir, Alfred Ayotte écrivait à ce sujet : « Il y en a pour qui ce mot — patriotisme — sonne mal ; à d’autres, il a coûté cher. Les gens bien en place en général n’aiment pas les patriotes… Roméo Vachon est arrivé au poste qu’il occupe — membre de la Commission du Transport aérien — parce qu’il a été tenace, parce qu’il a pu, de peine et de misère — on l’a vu — écarter de son jarret d’acier, les obstacles semés sur sa route. Mais jouant de ruse au besoin, piochant dans les livres, le soir, pratiquant avec un rare succès le Système D, il a encaissé momentanément des revers dans son ascension vers les cimes, mais il sautait ensuite deux fois plus loin, brûlait les étapes et atteignait le but… »

Il a parfois été bien servi par le hasard mais les hasards heureux n’arrivent qu’à ceux qui le méritent, a dit un philosophe.

Un jour, quelques années avant sa mort, il parvint, enfin, à un poste de commande autre que la commande d’un simple avion.

Le 11 septembre 1944, il était nommé membre de la section aérienne de la Commission du Transport pour une période de quatre ans, après quoi, il fut nommé, en 1948, au même poste pour une période de dix ans.