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Versailles. Le français, dans ce cas, était servi tout cuit aux codificateurs canadiens qui publièrent une petite brochure intitulée : « Règlements régissant la navigation aérienne » datée de 1920. Mais ce fut la seule année que ces règlements furent publiés uniquement en français. Aussi notre compatriote aviateur, si fier de sa race, comme on l’a constaté, conservait-il comme la prunelle de ses yeux l’exemplaire qu’il possédait de ces règlements et le certificat rédigé en français qu’il avait si courageusement réclamé.

Comme on peut le constater, les débuts de la trop courte carrière de ce jeune et distingué compatriote sont très étroitement liés aux débuts de l’aviation civile au Canada. Aussi, quand on écrira l’Histoire de l’aviation en Amérique Septentrionale, le nom de notre jeune Beauceron, Roméo Vachon, brillera à la cimaise du tableau d’honneur de nos « Chevaliers de l’Air » canadiens…


Première compagnie aérienne québécoise


La première compagnie d’aviation commerciale dans l’est du Canada naîtra, avons-nous dit, de cet embryon aérien du Lac-à-la-Tortue, dont nous venons de parler : deux hydravions militaires américains. Ce sera la « Laurentide Air Services Ltd. ». On a remarqué que le Canada fut le premier pays en Amérique à passer brusquement de l’aviation militaire à l’aviation commerciale. Notre pays même dépassa les États-Unis car, chez nos voisins, l’aviation continuait d’être exclusivement militaire contrairement à la France où, quatre ans après la première guerre, l’aviation commerciale naissait quand Lucien Bossentrot fit le premier voyage Paris-Londres et retour avec quinze passagers, le 8 février 1919. Ce Bossentrot, rappelons-le en passant, fut le premier pilote de ligne du monde.

Mais revenons au Canada, plus particulièrement dans l’est, mieux encore dans la province de Québec. On l’a