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Peter McLeod

mes imaginaires. Il roulait des yeux féroces. Puis, exténué, en sueurs, il reprit sa place…

Puis ce fut la danse d’ensemble de tous les Montagnais présents. L’un d’eux saisit un plat en guise de tambourin de peau. Alors, chacun des sauvages se leva et, sans se déplacer, se livra à toutes sortes de contorsions, secouant avec violence tous ses membres, frappant des pieds le parquet, et tous gardaient si bien la cadence qu’on eut dit qu’un seul pied battait le plancher. Et l’on n’entendit plus dans la nuit que le bruit sourd du parquet battu de la maison du moulin et les hou ! hou ! lancés à intervalles réguliers par les danseurs sauvages… Les sueurs coulaient des corps bronzés, ruisselants. Le jais des regards brillait ainsi que l’ébène ondoyant des chevelures hirsutes… Inutile de dire que pendant ce temps, Peter McLeod, toujours en l’honneur de ses amis les chefs montagnais, payait d’abondantes tournées à même tout un escadron de bouteilles rebondies de généreux whisky…

Voilà que tout à coup une voix du dehors cria : « La Pinouche » !… « La Pinouche » qui arrive !… je connais ses feux… là, en face du Cap !

On se rua au dehors… Peter McLeod, en effet, reconnut sa grosse goélette qui arrivait de son voyage annuel en Angleterre mener son chargement de bois carré…