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Peter McLeod

se de Jean Gauthier, faisait couler des yeux de Peter McLeod des larmes d’attendrissement.

« Les Rocheuses !… les Rocheuses !… clament les convives en frappant leurs verres de leurs couteaux…

Donc, un jour, dans les Montagnes Rocheuses, au fin fond de l’ouest canadien, Sam McLeod, grand chasseur devant l’Éternel, chassait la chèvre de montagnes en compagnie de Bill Flanigan qu’il avait rencontré quelque part sur les bords du lac Supérieur. Mais depuis près de dix jours, pas plus de chèvres de montagnes que sur la main !… Toujours est-il que voilà bientôt nos chasseurs avec absolument rien à se mettre sous la dent…

« Ça ne fit pas grand chose à mon oncle » racontait Peter McLeod « vu qu’il avait une résistance de trois bœufs de labour. Mais ajoutait-il, Bill Flanigan, un avorton, ne valait pas une chique ; une femelle toujours sur le point de perdre connaissance »…

On rit, on plaisante l’Irlandais qui rit, lui aussi, mais plutôt jaune, sous les lazzis du boss. Il garde un visage en terre trop cuite pour que la tristesse ou la peine y taille de nouvelles crevasses.

« Pas besoin de rire de Bill !… hic !… gueule Peter McLeod… vous autres aussi vous êtes de maudites vaches !…

Les hommes protestent lâchement. Les rires sont comme des gloussements et, pour se donner une contenance on se fait servir encore de la bagosse. La cruche de Jean Gauthier va y passer…

Voilà donc nos chasseurs des Rocheuses depuis