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Peter McLeod


— XIV —


Le mariage de Fred Dufour et de Mary Gauthier avait été fixé aux jours gras. Leurs amours avaient bien marché. Le voyage forcé du Lac St-Jean durant l’hiver avait comme aplani le chemin maintenant plus facile. Mais le projet ne s’exécuta pas si tôt. Il fut déjoué par plusieurs de ces petites divinités, ou diablotins, qui se faufilent partout avec indiscrétion pour arranger ou déranger les différentes pièces de ce jeu de patience en désordre qu’est la vie.

D’abord il y eut surcroît de travail aux moulins où la présence de Fred Dufour était toujours indispensable. Au début d’avril, les hommes commencèrent à descendre des chantiers et, comme le printemps s’annonçait hâtif, il fallut préparer les travaux du flottage du bois. Puis, des provisions de toute nature qu’on avait commandées à Québec et qui devaient être transportées par le vieux « Chemin des Marais », par suite d’épouvantables tempêtes de neige qui soufflèrent en janvier et en février, subirent de gros retards. Enfin, une épidémie d’influenza s’abattit sur le bourg et tout le monde y passa, ce qui fit perdre du temps aux hommes et occupa constamment les femmes.