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Peter McLeod

y avait de la lumière… On fut reçu comme des princes par ton aimable fiancée qui gardait la maison et travaillait au réveillon. Quelques lampées d’un bon whisky chaud à la muscade nous rendirent joyeux et hardis. Ta Mary riait, riait que c’en faisait encore plus plaisir… On lui conta nos courses et le bon tour qu’on t’avait joué et tout-à-coup comme ça, elle cria : « Que j’aimerais aller au Lac Saint-Jean, surtout en hiver !… Dites donc, si je partais avec vous !… On continuerait le tour à Fred et à M. McLeod !… » Histoire de badiner, sans doute… on fut surpris quand même d’une pareille proposition. Mais la fille était bien décidée… et il fallut en venir là. Elle proposa d’aller louer les chiens de Pit Tremblay et, comme votre Pit n’était pas chez lui, on prit tout simplement ses chiens qui étaient visiblement contents de se dégourdir un peu… Et voilà comme ça s’est fait, Fred Dufour… Une farce tout simplement, comme tu vois… une farce… et c’est ta fille surtout qui l’a voulue… Et maintenant, encore un coup et on va aller à la maison, au Rocher Percé, où tu vas retrouver ta Mary plus gaie que tu l’as jamais vue

« Mais Peter McLeod ?… demande Fred Dufour.

— Évidemment… on risque de recevoir un fameux “balling out”… Peter McLeod ne me connait pas, ni Pit Tremblay. Je lui ai rien dit quand ils sont arrivés au Poste… je me suis pas fait connaître. J’avais alors une idée de derrière la tête. Comme si de rien n’était, je voulais forcer Peter McLeod à aller de l’autre côté du lac où il aurait peut-être con-