Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
Peter McLeod

l’Anse-au-Cheval avec quelques hommes de la Compagnie, ce n’était pas du tout pour embêter les gens de Peter McLeod… Tu sais comme moi, ou plutôt tu ignores que la chasse, cette année, est fort mauvaise, du moins ici et de l’autre côté du lac jusqu’à la Baie d’Hudson. La Compagnie ne fait pas de très brillantes affaires et les sauvages sont menacés de famine… Tu saisis ?… hein ?… »

Tommy Smith continua.

On lui avait donc demandé d’aller voir ce qui se passait du côté des bêtes dans les environs de Tadoussac. À l’Anse-au-Cheval, racontait le commis, histoire de se distraire un peu au cours de son enquête assez ennuyeuse, Tommy Smith voulut s’amuser à taquiner les hommes de Peter McLeod, ce qui avait fait croire à ces derniers que la Compagnie voulait recommencer les histoires de se faire le plus de mal possible entre les hommes et les lumberjacks de Peter McLeod. « Mais, franchement c’était fini cette affaire-là… bien fini… »

« À quoi ça servait, hein, Fred Dufour, je te le demande ?… Bon, tu sais ce qui est arrivé à l’Anse-au-Cheval : nos taquineries aux hommes, mon billet doux à la porte du campe ; notre fuite par le Petit Saguenay… Encore un… avant de continuer ?… » Fred Dufour, cette fois, trinqua avec plus d’entrain. et lampa son coup.

« Quand on arriva à Chicoutimi, continua Tommy Smith, toute la “concern” était à la messe de minuit, tu sais ?… Comme on était fatigué et qu’on avait faim, on arrêta à la « maison du moulin » où il