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Peter McLeod

roser de larges lampées de whisky que leur servit le commis.

Peter McLeod avait décidé de ne pas faire connaître tout de suite l’objet de son voyage au nord-ouest du lac Saint-Jean. Tommy Smith pouvait bien n’être pas très loin. On prendra tout d’abord une bonne nuit de repos. Après, on verra. Aussi bien, comptait-il un peu sur le hasard.

Lestés de fèves au lard et d’un bon ragoût de lièvre, Peter McLeod et ses compagnons commençaient à causer avec les deux commis du poste quand les sauvages entrèrent dont l’un alla parler tout de suite à l’un des commis…

« Ces Messieurs » veulent vous parler, M. McLeod, fit le commis après avoir écouté, un instant, le sauvage qui semblait être le chef de la délégation.

C’était, en effet, une délégation des sauvages campés au poste. Ils avaient eu vent de l’arrivée de Peter McLeod dont ils savaient l’influence et l’emprise sur toute la région du Haut-Saguenay, aussi bien sur les blancs que sur les campements de Montagnais. Le hasard servait providentiellement ces sauvages qui ne savaient plus à qui s’adresser pour exhaler leurs griefs. On savait que Peter McLeod avait dans les veines du sang de Montagnais et qu’il s’était toujours intéressé au sort des sauvages de la contrée, ces pauvres gens qui le regardaient un peu comme l’un des leurs. À plusieurs reprises, en effet, Peter McLeod avait tiré de mauvais pas des membres de la tribu, réglé d’épineuses chicanes entre blancs et cuivrés, délimité des droits, intercédé pour des coupables. À cause de cela, on l’ai-