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LA MONTAGNE



À Goupil fils.


Fils de mon hôte, âme rêveuse et franche,
Un homme en vous grandit sous l’écolier.
Vous souvient-il qu’on nous vit un dimanche
Gravir le roc comme un grand escalier ?
Printemps, congé, votre âge et la campagne
Vous font oiseau, je grimpe, vous sautez ;
Pour vous l’étude est une autre montagne !
Montez gaîment, mon jeune ami, montez !

La pierre aiguë obstruait le voyage
Et les buissons dardant leurs ongles secs,
D’autres buissons vous barrent le passage :
Équations, vers latins, thèmes grecs.
Pour enjamber que d’efforts il en coûte ;
Mais regardez la cime aux reflets d’or ;
Un cœur vaillant ne peut rester en route,
Mon jeune ami, montez, montez encor !

Vous accrochant aux pousses du mélèze,
Dans les zigzags que le sentier décrit,
Vous me disiez : Comme on respire à l’aise !
Pour qu’il respire, élevons notre esprit