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chez nous du nord au midi étaient trop systématiques, ou trop incomplets, ou faits sans vue d’ensemble ; la science ne pouvait en accepter les conclusions.

C’est alors que l’on conçut peut-être l’idée d’un labeur immense qui consistait à réunir de tous les points de la France des échantillons de tous nos patois et dialectes ; on pensait sans doute avec raison qu’une étude comparative pourrait en faire sortir des faits scientifiques. Que cette pensée ait été entrevue avec ses conséquences d’une façon plus ou moins complète, toujours est-il que M. Coquebert Montbret, chef du bureau de la statistique, au ministère de l’Intérieur, fut chargé de demander, par voie officielle, à tous les Préfets et Sous-Préfets de l’Empire des notices sur le langage des diverses populations du pays avec des pièces originales de leur littérature. L’envoi fut fait, mais il ne paraît pas qu’il ait servi à un travail quelconque d’analyse ou de synthèse sur nos patois.

Néanmoins le ministère possédait dans ses cartons une masse de documents précieux. On les voit employés, sous la restauration, mais sans indication de source, à grossir les Mémoires de la Société des antiquaires de France. Plus tard M. Coquebert Montbret lui-même les reprend dans cette collection archéologique pour en former un volume in-8o, qui, outre la traduction de la Parabole de l’enfant prodigue dans presque tous les patois de la France, contient quelques glossaires particuliers, des observations, des études spéciales sur nos dialectes, dont plusieurs sont dues aux correspondants