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y soient reconmis nobles et qualifiez tels, soit dans lc chap it re des gentilshommes de leurs paroisses, quand les paroissiens les oat norames aux coramissaires de la Reformation, avant que de coramencer le denombrement des terres nobles et de ceux qui les possedoient, ou dans celui des terre3 nobles et des possesseurs d’icelles, lorsqu’il n’y a pas eu de chapitre separe des nobles, avec cette circonslance que la qualite des personnes a da fttre nettement et positivement declareo.

Si la qualito des personnes ne s’ost pas trouvee ainsi exprimee et bien reconnue dans ladite Reformation de 1513, la Chambre n’y a eu aucun egard, et ne Pa point adraise pour faire un principe ou une souche certaine de noblesse ; d’autaot que la fin principale de cette Reformation ayant eté de faire connoltre laqijalite des terres et non celle des personnes, il y eut une infinite de roturiers qui possedoient lors des fiefs et des terres nobles qui y sont denomraez.

La dern&re Reformation qui a ete faite en Bretagne, est celle de 1535 a 1543 ; la fin que Ton s’y proposa, fut de connoitre la qualite des personnes et des terres tout ensemble, pour imposer taxes sur les roturiers possedants fiefs et terres nobles ; mais comme Ton a remarque qu’elle fut faite avec peu de fidelite et de religion, par les commissaires qui y travaill&rent, la Chambre n’en a fait aucune consideration, qu’en tant qu’elle prouve d’^illturs un bon gouvernement etabli par partages nobles sur les degrez oil il y a eu occasion de partager, sans qu’aucun d’eux soit convaincu de derogeance ou d’avoir souflfert la moindre imposition roturtere, auxquels cas, ceux qui y ont pris leur attache, ont ete <leclarez usurpateurs.

Les comparutions aux Montres faites dans ladite province, n’ont pas ete non plus considerees comme une preuve assuree d’une tige de noblesse, parce que les gens possedant fiefs nobles, quoique roturiers, y etoientconvoquez et denoramez deméme que les gentilshommes 1 . Les taxes qui furent faites sur les nobles et gens tenant fiefs nobles, pour parvenir au payement de la rancon de Frangois I tr , et dont les heritiers de plusieurs commis a la recette d’icelles, ont fait rappport a la Chambre des Comptes, n’ontpareillement point ete admises comme preuve de ncblesse, parce que les roturiers tenant fiefs nobles y furent imposez comme les gentilshommes, en sorte mSme que beaucoup plus de ceux-la s’y trouverent employez que deceux-ci.

A regard de ceux qui n’ont pu faire Tattache de leurs maisonsaux anciennes Reformations et qui ont ete obliges de prouver leur noblesse par le moyen dela possession du gouvernement noble requis par l’artlcle 541 de la coutume, pour donner a connaltre en quoi il consiste, ilest necessairc d’eclaicir ce qui est entendu par le gouvernement noble.

Cette decision excita ail dernier point Tindignation de la noblesse militaire, qui accusa 

les commissaires de rejeter les Montres comme preuves, parce que leurs anedtres n’y fig.raient point. Il est sans doute quelquefois arrive" qu’un riche bourgeois acquérait un fief pour lequei il devait le service militaire ; mais s’il ne se pr^sentait pas en personne, il recevait injonclion de servir par noble homme, ainsi qu’on peut le verifier dans les proc^sverbaux des Montres qui ajoutent constamment au nom d’un comparant non noble : partable tenant fief noble.