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ET DE ^ORGANISATION MILITAIRE DE LA BRETAGNE 305

bulla) 6tait souvent accompagnG du contre-sceau [contra-signetum) ou petit cachet qui servait seul dans les affaires courantes, mais qu’on appliquait en outre au bas du sceau pendu aux chartes importantes.

On a aussi un sceau d’Alain Fergent, qui commenga k régner en 1084. II y est repr 6senté & cheval, drapé dans un manteau k la romaine, la tfite nue etTépée k la main, eta pour Iégende : fALANVs britannorvm ovx. Les sceaux de ses successeurs sontcomme le sien empreints d’une figure 6questre ; mais avec cette difference que le cavalier armé de toutes pieces, a le pot en tSte et porte au bras gauche un 6cu ou bouclier de bois garni de rals d’escardouclcs, qui représentent les bandes de fer dont VGcw 6tait soutenu et fortifle. Jusqu’a la fin du XII e sifccle, tous ces 6cus sont uniformes ; mais a dater de Tinvention des armoiries et de leur transmission héréditaire, le bouclier de la figure Squestre marquS sur les sceaux, regut l’empreinte des pieces hSraldiques adoptees par les princes et les seigneurs. Toutefois ces derniers necommenefcrent pas aussitdt que les princes a avoir des sceaux difterents des anneaux ; mais bientdt les comtes, vicomtes, barons et chevaliers bannerets prirent les uns et les autres des sceaux Squestres. A partir du XV* sifccle, les sceaux des dues de Bretagne les représentent aussi debout sous un dais ou pavilion ou bien assis sur un trdne. Les chevaliers bannerets dont ime marque distinctive a la guerre 6tait la bannifere carrée, portfcrent souvent par cette raison leur 6cu en banniSre, e’est-i-dire carrée. Mais le plus généralement les 6cus Staient représentés couches, et tenus ou supports par des anges, des sauvages ou des animaux. lis 6taient en outre timbres d’un heaume orné de lambrequins ou de volets pendants et sommGs d’un cimier.

L’usage de metlre des couronnnes au-dessus des armoirios n’a 616 introduit par les rois qu’a la fin du XIV sifecle ; les grands seigneurs titrés ont rarement pris cet ornement arrant leXVI sifccle, et Tabus des couronnes ne s’est glissS parmi les simples gentilshommes qui n’ont aucun droit a en timbrer leurs armes que depuis le XVII e si&cle. Les villes surmontfcrent leurs sceaux et armoiries de couronnes muraty. Les dames ne port&rent d’abord que les armes de leur mari, ensuite elles y ajoutferent les leurs, dans des 6cus mi- parti ou e’cartcle’s^ que les veuves entouraient d’une cordeliere.

Les sceaux des juridictions ducales 6taient semés d’hermines ; ceux des communautes civiles et religieuses ont beaucoup vari6. Pour les premiferes, ce sont ou des figures qui font allusion il’6tymologie du nom de la ville, ou k sa situation politique ou commerciale (comme le navire des villes maritiijies, les tours des villes fortes, etc.), ou bien encore les armes des princes auxquelles elles obéissaient. Les abbayes et chapitres adoptfcrent généralement Timage de leurs saints patrons. Les 6véques etabbés mirent alternativement sur leurs sceaux I’imago des patrons de leurs gglises, leur propre image ou leurs armoiries de famille, timbrSes de lacrosse et de la mitre. Ces armoiries se di«tinguaient en outre en ce que pour les SvSques, la volute de la crosse 6tait tournée en dehors, pour montrer leur domination extérieure sur tout le diocfese ; et pour les abb^s tournée en dedans, pour signifier que leur gouvernement 6tait interieur et ne s’6tendait que sur le couvent. Enfin ces derniers sceaux et ceux des dames gjtaient le plus souvent ovales ou en losanges. Tome III. 39