Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
marylka

— Oui ! oui ! moi,… la petite Marylka, la même que vous avez grondée si souvent là-bas… » Et elle riait sans chercher à déguiser sa joie.

Lui ne pouvait détacher d’elle ses regards. Comme elle était changée, grandie, embellie surtout !…

« Me reconnaissez-vous encore ? » demandait-elle malicieusement, amusée de son étonnement.

Elle aussi l’observait à son tour, remarquant combien il était plus élégant, plus homme du monde qu’autrefois.

Il portait sa barbe taillée en pointe maintenant, et ses cheveux bruns, légèrement ondés, mettaient sur son front une ombre de mélancolie. Il avait toujours le regard sérieux, la bouche fière, surmontée de fines moustaches et cette expression de bonté qui le caractérisait.

« Si je vous reconnais ! murmurait-il : aurais-je jamais pu vous oublier !… Mais je m’atten-