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En Espagne, où la vigne abonde,
Les raisins sont aussi pourprés
Qu’en Bourgogne ou dans la Gironde ;
Mais ils donnent des vins sucrés
Bons pour des palais de curés,
S’ils sont nobles comme Bragance
Nous sommes Bourbons, nous, madrés :
Je préfère le vin de France.

Et vous, que le ciel vous confonde,
Vins du Nord, si manièrés,
Mûris par la lune inféconde ;
Quoi qu’on dise, vous ne vaudrez
Jamais nos plus tristes poirés. —
Vin de Tokai, vin de Constance,
En vérité, vous me navrez :
Je préfère le vin de France.

envoi

Prince, lorsque vous reviendrez
— Ce sera demain, je le pense ; —
Nous boirons tous, et vous boirez
Le tant joli vin de la France.