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Et propices tout à la fois
Aux amours ainsi qu’aux dînettes.
Allez, allez, ô Midinettes,
Cueillir des muguets dans les bois !

En nul pays, les jours de fête
Et les dimanches, tu ne vois
Plus de tendrons au frais minois
Heureux de la semaine faite,
Passer à rebours les octrois,
En fredonnant des chansonnettes.
Allez, allez, ô Midinettes,
Cueillir des muguets dans les bois !

Deux amoureux, l’autre dimanche,
Voulurent aller à Saint-Cloud,
Malgré qu’il fît un froid de loup,
Que l’eau tombât en avalanche.
« Le temps se remettra, je crois,
Dit-il. — Bien sûr », dit Trottinette.
Allez, allez, ô Midinettes,
Cueillir des muguets dans les bois !

Ils prirent donc le bateau-mouche,
Sans s’occuper du mauvais temps.
Pensez donc ! ils avaient vingt ans.
Et le mauvais temps n’effarouche
Guère que les grincheux bourgeois
Et les faiseurs de chansonnettes.
Allez, allez, ô Midinettes,
Cueillir des muguets dans les bois !