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perfection du plan est, dans la réalité, dans la pratique, impossible à atteindre, simplement parce que la construction dont il s’agit est l’œuvre d’une intelligence finie. Les plans de Dieu sont parfaits. L’Univers est un plan de Dieu.

Nous sommes maintenant arrivés à un point où l’intelligence est forcée de lutter contre sa propension à la déduction analogique, contre cette monomanie qui la poussa à vouloir saisir l’infini. Nous avons vu les lunes tourner autour des planètes ; les planètes autour des étoiles ; et l’instinct poétique de l’humanité, — son instinct de la symétrie, en tant que la symétrie ne soit qu’une symétrie de surface, — cet instinct, que l’Âme non-seulement de l’Homme mais de tous les êtres créés, a tiré au commencement de la base géométrique de l’irradiation universelle, — nous pousse à imaginer une extension sans fin de ce système de cycles. Fermant également nos yeux à la déduction et à l’induction, nous nous obstinons à concevoir une révolution de tous les corps qui composent la Galaxie autour de quelque globe gigantesque que nous intitulons pivot central