Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quand nous jetons les yeux dans le sens de l’épaisseur de la lettre, notre regard rencontre un moins grand nombre d’étoiles que lorsque nous jetons les jeux dans le sens de sa longueur, ou le long d’une des trois lignes qui la composent. Naturellement, les étoiles, dans le premier cas, apparaissent comme éparpillées, et, dans le second comme accumulées. Renversons, s’il vous plaît, l’explication : un habitant de la Terre qui regarde la Galaxie, comme nous disons ordinairement, la considère alors dans un des sens de sa longueur ; — il regarde le long des lignes de l’Y ; mais quand, regardant dans le Ciel général, il détourne ses yeux de la Galaxie, il la voit alors dans le sens de l’épaisseur de la lettre ; et c’est pour cela que les étoiles lui semblent clair-semées, quoique, en réalité, elles soient aussi rapprochées, en moyenne, que dans la partie massive du groupe. Il n’y a pas de considération qui soit mieux faite pour donner une idée de l’effrayante étendue de ce groupe.

Si, avec un télescope d’une profonde puissance, nous examinons soigneusement le firmament, nous