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nous ne le considérons que comme une des innombrables myriades de systèmes qui constituent l’Univers. Les prenant donc tous pour des atomes colossaux, chacun étant doué de la même indestructible tendance à l’Unité qui caractérise les atomes réels dont il est composé, nous entrons tout de suite dans un ordre nouveau d’agrégations. Les plus petits systèmes, placés dans le voisinage d’un plus grand, devront inévitablement s’en rapprocher de plus en plus. Ici il s’en rassemblera un millier, là un million ; ici peut-être un trillion, — laissant ainsi autour d’eux d’incommensurables vides dans l’espace. Et si maintenant on demande pourquoi, dans le cas de ces systèmes, de ces véritables atomes titaniques (je parle simplement d’un assemblage, et non, comme dans le cas des atomes positifs, d’une agglomération plus ou moins consolidée), si on demande pourquoi je ne pousse pas ma suggestion jusqu’à sa conclusion légitime, pourquoi je ne décris pas ces assemblages de systèmes-atomes se précipitant et se consolidant en sphères, se condensant chacun en un magnifique soleil, je réponds