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en plus inefficaces, juste à mesure qu’ils étaient moins fréquemment nécessaires. Ainsi les phénomènes dont nous avons parlé ont dû donner partout des signes d’épuisement, — dans les planètes d’abord, et ensuite dans la masse génératrice. Ne tombons pas dans cette erreur qui suppose que le décroissement d’intervalle observé entre les planètes, à mesure qu’elles se rapprochent du Soleil, est en quelque sorte un indice de fréquence croissante dans les crises qui leur ont donné naissance. C’est justement l’inverse qui doit être supposé. Le plus long intervalle de temps a dû séparer les émissions des deux planètes intérieures, et le plus court la naissance des deux extérieures. Mais la diminution d’espace est la mesure de la densité du Soleil, et en même temps elle est en raison inverse de son aptitude à la condensation dans tout le cours des phénomènes dont nous avons fait l’histoire.

Cependant, s’étant réduit jusqu’à ne plus remplir que l’orbite de notre Terre, la sphère-mère a chassé hors d’elle-même encore un autre corps, — la Terre, — dans une condition de nébulosité qui a permis à