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— supposant toutes ces choses (qui sont parfaitement vraies, bien qu’il n’eût pas logiquement le droit de les supposer), Laplace, dis-je, a montré, dynamiquement et mathématiquement, que les résultats naissant forcément de telles circonstances sont ceux, et ceux-là seuls, que nous voyons manifestés dans la condition actuelle du système solaire.

Je m’explique. — Supposons que cette agglomération particulière dont nous avons parlé, celle qui a eu lieu au point marqué par le centre de notre Soleil, ait continué jusqu’à ce qu’une vaste quantité de matière nébuleuse y ait pris une forme à peu près sphérique ; son centre coïncidant évidemment avec le centre actuel ou plutôt le centre originel de notre Soleil, et sa périphérie s’étendant au delà de l’orbite de Neptune, la plus éloignée de nos planètes ; — en d’autres termes, supposons que le diamètre de cette sphère grossière ait été d’environ six mille millions de milles. Pendant des siècles, cette masse de matière a été se condensant, tant qu’à la longue elle a été réduite au volume que nous imaginons, ayant procédé graduellement depuis son état atomique et