Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

babord ; il arrivait naturellement que, dès que le navire inclinait de ce côté, le panneau de la porte glissait dans sa rainure et restait ouvert, personne ne se donnant la peine de se lever pour le fermer.

Moi-même, je laissais ma porte ouverte à cause de la chaleur, et mon hamac était placé de façon à me permettre de voir ce qui se passait dans le salon d’arrière, surtout du côté où se trouvaient les trois chambres retenues par le peintre.

Eh bien, pendant les deux nuits — non consécutives — dont j’ai parlé, je vis madame Wyatt sortir vers onze heures de la chambre de son mari et entrer dans la cabine restée vide, qu’elle ne quitta qu’au point du jour, lorsque l’artiste vint l’appeler et la fit rentrer chez lui. Il était clair qu’ils vivaient séparés. Ils avaient chacun leur appartement, en attendant un divorce plus complet. C’est ainsi, après tout, que s’expliquait la location de la troisième chambre.

Un autre incident vint exciter en moi un nouvel intérêt. Durant les deux nuits blanches en question, lorsque madame Wyatt eut laissé son mari seul, j’entendis un bruit singulier, comme circonspect et amorti, sortir de la chambre de ce dernier. Après avoir prêté l’oreille pendant cinq minutes, je parvins à en découvrir la cause. Ces