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Or je savais que madame Adélaïde Curtis était la belle-mère de Wyatt ; mais je regardai cette inscription comme une mystification à mon adresse, persuadé que la caisse et son contenu n’iraient pas plus loin que l’atelier de mon misanthrope ami, et seraient déposés devant sa porte, dans Chambers-street, New-York.

Pendant les trois ou quatre premiers jours, nous eûmes un temps magnifique, bien que le vent se fût tourné vers le nord dès que nous eûmes perdu de vue la côte. Les passagers étaient donc dans les meilleures dispositions et très-sociables. Je dois pourtant excepter Wyatt et ses sœurs qui firent preuve d’une grande roideur, je dirai même d’une grande impolitesse envers leurs compagnons de voyage. Quant à Wyatt, je ne m’attendais guère à autre chose de sa part. Il était plus sombre que jamais ; il était même morose ; mais chez lui aucune excentricité ne me surprenait. Pour ses sœurs, au contraire, je ne trouvai pas d’excuse. Elles restèrent enfermées dans leur cabine, refusant, malgré mes instances réitérées, de se mêler aux autres passagers.

Madame Wyatt se montra beaucoup plus aimable ou du moins beaucoup plus disposée à causer, ce qui en mer, n’est pas une petite recommandation. Elle ne tarda pas à se lier très-intimement