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CASTIGLIONE

Pourquoi me relever ? Non, c’est ainsi que je dois mourir, le genou en terre. Il convient que je périsse dans la posture d’une humiliation profonde ; car dans un combat, je ne lèverai pas la main sur vous, comte de Leicester. Frappez au cœur ! Il découvre sa poitrine. Votre lame ne rencontrera pas d’obstacle. — Frappez au cœur ! Je ne puis me battre avec vous !

POLITIEN.

Mort et enfer ! Je me sens, oh ! je me sens terriblement tenté de le prendre au mot ! Mais écoutez-moi ! Ne croyez pas m’échapper ainsi ! Préparez-vous à des insultes publiques, — dans la rue, — aux yeux de tous les citoyens. Je vous suivrai, — je vous suivrai comme une ombre irritée, jusqu’à la mort ! Devant ceux que vous aimez, — devant tout Rome, je vous accuserai, misérable ; — je vous accuserai, entendez-vous ? de lâcheté ! Tu ne veux pas te battre avec moi ? Tu mens ! Je t’y forcerai !

Il sort.
CASTIGLIONE.

Ah ! voilà qui est mérité, ô ciel équitable et vengeur !