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Adresse au sable de la grève —
L’arbre foudroyé ne refleurira !
Jamais l’aigle blessé ne reprendra son vol !


IV


Désormais toutes mes heures sont aux rêves
Et tous mes songes nocturnes
M’emportent vers le pays où luit ton œil noir,
Où tes petits pieds brillent
Dans quelque danse légère,
Au bord d’un ruisseau italien.


V


Hélas ! maudit soit le jour
Où ils t’ont emmenée au delà des mers,
Loin de l’Amour, vers un vieil époux titré
Et un oreiller criminel ! —
Loin de moi et de notre climat brumeux
Où pleure le saule argenté !


Ces vers étaient écrits en anglais, circonstance qui ne me surprit guère, bien que j’eusse cru jusqu’alors que mon hôte ignorait cette langue. Je savais trop quelle était l’étendue de ses connaissances et l’étrange plaisir qu’il prenait à les cacher, pour m’étonner d’une pareille découverte. J’avoue cependant que l’endroit d’où ces vers étaient datés me causa un peu de surprise. Le mot Londres, tracé au bas de la page, avait été raturé